Armand Point est un peintre de figures et de portraits, aquafortiste, décorateur, ciseleur, orfèvre, émailleur… Elève de Herst, il travaille en Algérie de 1879 à 1891 et revient progressivement travailler en métropole. Vers 1888, il rencontre Joséphin Péladan, écrivain, critique d’art et occultiste. Puvis de Chavannes lui fait attribuer une bourse de voyage en Italie à l’issue du Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1893. Il tenta de provoquer en France un mouvement en s’inspirant dans ses œuvres de la conception florentine et particulièrement de Botticelli, cherchant à faire revivre l’art des XVe et XVIe siècles.
De nombreux voyages en Italie et l’admiration qu’il voua à Michel-Ange transformèrent le peintre. À 33 ans, Armand Point s’installa dans une maison de Marlotte dont il voulut faire un phalanstère de l’art, avec un atelier d’orfèvre. Haute-Claire était née, ce cloître dont les cellules seraient des ateliers, dont la cloche sonnerait des heures et dont la prière serait le travail.
À Haute-Claire, Armand Point, tel un artiste de la Renaissance, sous le béret de velours noir, peignait, ciselait et cuisait ses émaux. Il méprisait l’art moderne qu’il jugeait incohérent et destructeur et admirait passionnément les maîtres vénitiens et toscans dont il avait retrouvé la technique. Il prit ses thèmes d’inspiration dans la mythologie.
Haute-Claire présenta sa production au Salon de l’Art Idéaliste à Bruxelles en 1898 et à la galerie Georges Petit en 1899 : bijoux, poteries, émaux, broderies d’art, bas-reliefs de bronze, reliures en cuir gaufré, services de table, coupes en or, en argent… coffrets incrustés de pierreries et d’émaux, des bagues où l’on voyait se tordre des dauphins autour d’une perle ou d’un rubis…
